
AFAMARA : Des chiffres, des femmes, un avenir
Mayo Darlé, Adamaoua — Au cœur de la région montagneuse de l’Adamaoua, un projet redessine les contours de la dignité féminine dans les mines artisanales de cassitérite. Le projet AFAMARA, mis en œuvre par l’Association des Femmes du Secteur Minier du Cameroun (AFEMIC) avec l’appui de Care, se distingue par une approche méthodique, centrée sur des résultats concrets.
Derrière les discours, des chiffres. Derrière les chiffres, des femmes. Et derrière ces femmes, un avenir.
📊 Quelques chiffres clés qui parlent d’eux-mêmes :
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50 femmes artisanes minières identifiées, formées et équipées.
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4 sites miniers visités (Nigeria, Nguengue, Tchoko, Laberie Maikoudja).
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2 grandes sessions de sensibilisation (sur les Violences Basées sur le Genre et l’utilisation des Équipements de Protection Individuelle).
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1 guide de bonnes pratiques élaboré et diffusé.
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1 micro-entreprise féminine déjà opérationnelle.
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Plus de 200 femmes recensées dans la commune comme potentiels bénéficiaires.
👷🏽♀️ Ce que cela change concrètement :
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La sécurité au travail s’améliore : les femmes portent désormais des EPI (gilets, casques, bottes), connaissent les dangers liés aux produits chimiques et font attention à l’environnement.
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Le regard social évolue : ces artisanes ne sont plus perçues comme marginales ou honteuses. Elles défilent publiquement, discutent avec les autorités, et font valoir leurs droits.
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La structuration commence : elles sont désormais regroupées en coopératives et GIC, ouvrant la voie à des financements, formations, et opportunités économiques pérennes.
📉 Mais tout n’est pas encore gagné…
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Le monopole d’un seul acheteur maintient les prix de la cassitérite à un niveau dérisoire : environ 5 000 FCFA/kg, contre plus de 16 000 FCFA sur le marché international.
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Les ressources sont limitées : seulement 50 femmes accompagnées pour plus de 200 recensées.
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La réhabilitation des sites miniers reste un défi majeur, tout comme la construction de bassins de décantation pour préserver les cours d’eau.
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Certaines femmes ne portent pas encore les EPI en totalité, faute de sensibilisation renforcée ou d’adaptation au terrain.
🚀 Un projet, une méthode, une promesse
Ce qui distingue AFAMARA, c’est son modèle d’intervention rigoureux et participatif :
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Une évaluation structurée autour de critères clairs : pertinence, efficacité, efficience et durabilité.
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Une implication forte des autorités locales, du Sous-préfet à la chefferie traditionnelle.
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Une approche sensible au genre et à la culture locale, avec des intervenants parlant la langue et connaissant les coutumes.
💡 Et après ?
AFAMARA est encore jeune, mais l’élan est donné. Pour pérenniser les acquis et amplifier l’impact :
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Il faut renforcer la communication autour du projet.
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Étendre l’appui à plus de bénéficiaires.
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Diversifier les marchés d’écoulement de la production.
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Appuyer les femmes dans d’autres besoins identifiés : alphabétisation, accès aux actes de naissance et à la CNI, scolarisation des enfants.
🎯 Derrière les chiffres, il y a des vies. Des femmes qui rêvent, luttent et bâtissent.
AFAMARA est plus qu’un projet : c’est un espoir structuré. Un modèle reproductible. Une promesse d’avenir.
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